Migrants d’origine canadienne-française et d’origine française en Colombie-Britannique (1871-1931)

Françoise Le Jeune (Université de Nantes)

Le choix d’étudier les données démographiques pour comprendre l’implantation des communautés francophones et l’interaction entre groupes culturels en milieu anglophone se justifie en raison de l’absence d’études sur la population francophone en Colombie-Britannique, avant la période contemporaine (1960 à nos jours). Les migrations francophones dans la province n’ont pas donné lieu à une étude systématique sur la période 1871-1931.

Le choix de cette période pour étudier la migration francophone vers la Colombie-Britannique se justifie également en termes de vagues migratoires. Elle commence en 1871, année de l’entrée de la province dans la Confédération. À cette occasion un premier recensement de la population est effectué. L’année 1871 correspond également au début de la période dite des grandes migrations transatlantiques dont la Colombie-Britannique bénéficie comme le reste du Canada. La période étudiée s’étend jusqu’au recensement de 1931 qui fait suite à un début de crise économique en Europe et en Amérique du Nord, donnant lieu à une autre vague migratoire, d’origine européenne certes, mais surtout d’origine canadienne.

L’originalité de cette recherche tient également au fait que, tout en tenant compte de l’origine nationale des migrants francophones, elle pourra observer l’émergence ou la non émergence de communautés francophones. Si de telles communautés ont existé entre 1871 et 1931, sont-elles nées de rassemblements spontanés de migrants ou ces derniers ont-ils adopté des stratégies d’intégration ou de survie culturelle selon leur origine nationale ? Si des communautés francophones se sont créées en Colombie-Britannique à la fin du XIXe siècle, qu’en reste-t-il en 1931. Il s’agit de combler un vide historiographique sur l’histoire des migrations dans la province de la Colombie-Britannique, plus particulièrement celle des francophones dans cette province.